dimanche 23 juin 2013

BILAN DE MON ANNEE D’HYPOKHAGNE

Ce fut une année mémorablement misérable. C’est seulement à la fin que je suis capable de l’admettre j’en suis déçue parce que je pensais vraiment que cette année serait exceptionnelle et magique... Le Destin en avait décidé autrement. Ce fut horriblement dur, maintes fois je me suis sentie seule, abandonnée, sans personne, à la dérive… Ce fut éprouvant mais j’y ai survécu et je ne compte pas m’arrêter sur cet échec. Je reviens donc sur ce que l’hypokhâgne était censée m’apporter, ou du moins ce que je pensais qu’elle m’apporterait :


Sur le plan humain :

è Des amis de longue date. On dit souvent que l’hypokhâgne vous permet de vous faire des amis pour la vie. C’est faux pour moi à l’exception de quelques personnes. 

è De nouvelles connaissances. Pas tant que cela du moins pas autant que je l'espérais... J'avais l'an dernier à cette même période parlé avec mes futurs khâmarades sur un forum dédié aux futurs hypokhâgneux  parisiens mais hélas nos conversations étaient que virtuelles puisque de toute l'année aucun d'eux ne m'a parlé. C'est vous dire à quel point parfois il vaut mieux ne pas s'enthousiasmer vite car au bout du compte on en ressort simplement déçu. 

è Des moments d’entraide à la venue des CB ou d’un DST qui porte sur une bibliographie énorme, certains sont affreusement égoïstes et se fichent royalement que vous ayez un temps de trajet pénible & long des tâches ménagères à effectuer en rentrant le soir et que de fait vous n’avez pas assez de temps pour travailler car oui une journée dure malheureusement 24h.

è Un brassage social inoubliable que tous les élèves venant de milieux plus ou moins aisés, citadins, provinciaux se parleraient mais c’est surtout le contraire qui a eu lieu puisque comme on pourrait s’y attendre les parisiens de souche restaient entre eux et organisaient leurs répugnantes soirées où l’alcool coulait à flot et j’en passe… Les plus « modeuses » également à parler de la prochaine fashion week, ouverture de magasin, inauguration. Les férus d’art des vernissages, des expos à ne manquer pour aucune raison. Chacun son mode de vie, chacun ses activités extra-prépa donc à chacun ses dits amis. Ironie bien entendu puisque la plupart des gens ne s’intéressent pas réellement à qui vous êtes, ils ne se basent que sur l’image que vous leur envoyez.

Sur le plan scolaire :

è J’étais persuadée que j’allais acquérir une méthode de travail hors norme. Mais rien de tout cela. A mon grand dam, cette année j’ai plutôt fait la connaissance de la flemme et de la fainéantise. L’organisation, le savoir-faire méthodique des plans en III parties ne sont que mirages rien de tout cela ne m’a été prodigué. Pire encore j’ai même l’affreuse sensation de n’avoir rien appris cette année, l’an dernier j’ai tellement appris sur tout. Ça parait pourtant paradoxal car tout doit être plus poussé & approfondi en hypokhâgne. J’ai cru que je parviendrai à faire des dissertations en lettres sur des sujets improbables et atrocement complexes. Que nini ! J’en éprouve que du dégoût moi qui jadis adorais le français, m’enthousiasmait à réciter des règles de grammaire que la plupart des gens ont vite oublié !

è Une culture générale monstre. Je pensais que j’allais apprendre une telle quantité de choses que j’en serai moi-même impressionnée  mais non encore une fois, j’ai plutôt l’impression de faire face à ce que je ne sais toujours pas. Il y a certaines lacunes qu’on ne peut combler arrivé à un certain âge et c’est terrible.

Cet article est court mais tout au long du blog j'ai fait part de mes déceptions, doutes je ne voie donc pas l'intérêt de ressasser. Je finirai simplement sur ceci: mon année d'hypokhâgne fut définitivement un désastre et ne m'a aucunement apporté tout ce dont j'espérai mais pire encore, je ne m'attendais assurément pas à cela j'avais imaginé tous les scénarios mais certainement pas ça. 


mardi 18 juin 2013

LA RELATION PROFS-ELEVES


LES MEILLEURS PROFESSEURS SONT DANS LES ZEP.

Que de moqueries lorsque l’on parle des ZEP. (Zones d’Education Prioritaires) mais laissez-moi vous dire, les meilleurs professeurs comme mon sous-titre l’indique sont là-bas. De toute ma scolarité, je n’ai eu que d’excellents enseignants à quelques exceptions près. Quoi qu’il en soit, je ne retiens que ceux qui étaient au top, notamment ceux des 3 dernières années, non attendez, depuis le collège j’ai eu de très bons profs. On m’avait dit qu’en hypokhâgne la relation/prof élève était en quelque sorte une continuité de celle du lycée…  (On m'aurait donc menti? C'est un scandale!) Ici, c’est absolument faux les profs en ont que faire de vous et pour cause ils ne se cachent pas lorsqu’il s’agit de vous rabaissez et de vous rappeler d’où vous venez.  Tandis que les profs de ZEP font généralement leur maximum pour intéresser leurs élèves, ils ont une réelle envie de vouloir dispenser de bon cours et vous sentez qu'ils sont passionnés d'ailleurs, ils sont aussi passionnants car dès lors que vous avez un excellent prof, c'est connu de tous, vous pouvez trouver votre voie parce que sa matière aura été une réelle révélation et vous pouvez réussir car vous aurez qu'une seule envie: le décevoir en aucun cas. C'est peut être un tantinet malsain mais vouloir montrer continuellement qu'un prof a raison de croire en vous est un  épatant tonique. Les profs de ZEP savent qu'il y a des élèves brillants en banlieue et ils s'efforcent d'en trouver, de faire prendre conscience à ceux qui doutent d'eux qu'ils ont toutes les chances de réussir, les profs de ZEP ne font pas de favoritisme, la seule différence se fait lorsqu'un élève décide de ne pas travailler et de "polluer" l'ambiance de la classe et de fait empêche ses camarades intéressés de suivre. Je maintiens vivement que les meilleurs profs sont dans les ZEP si vous douter toujours de ce que je dis, demandez autour de vous. Après tout, les témoignages divers sont parfaits pour se forger une opinion objective sur un problème/question.

èLaissez-moi donc vous donner un aperçu très objectif des professeurs que j’ai eu cette année, je vous préviens nonobstant que ce ne sont que des professeurs parmi tant d’autres. Commençons donc par:


PHILOSOPHIE : Parisienne bien entendu, c’est celle qui cache le moins son caractère élitiste, compétitif… dès le premier cours alors qu’elle ne connaissait strictement aucun élève, elle nous annonce qu'elle ne voit pas tous les élèves ceux qui sont au fond sont généralement inintéressants. A titre d’exemple, il y avait une blonde dans ma classe avec des cheveux longs et très fins. Depuis le début elle attendait avec impatience le premier cours de philo. Donc le jour J enfin arrivé, naturellement, elle se met au premier rang mais voyez-vous la prof qui se fie  aux apparences est  d'un tout autre avis. Elle lui annonce quelque chose du genre «Vous savez généralement les blondes aux cheveux fins sont idiotes. L’an dernier, la classe était très hétérogène ce qui est très rare, on avait des élèves vraiment sottes.  Je ne vous connais pas personnellement mais je ne pense pas que vous soyez très futée» Voilà comment elle a été accueillie.

Ma farouche habitude de toujours me mettre au fond a été flattée à cet instant. Aux autres cours, nous avons eu à peu près la même ambiance, je dois pourtant avouer que la prof est devenue un peu plus sympathique au cours de l’année à tel point que lorsque nous l’avions, nous frôlions presque la bousculade pour se rapprocher au maximum. Pourtant, à chaque cours nous avions droit à des injures du genre «Bande de nazes» «Qu’est-ce que vous avez fait l’an dernier en philo ?» à force, son habitude est de ne plus nous demander qui a lu tel ou tel auteur de peur d’ «être offusquée de notre manque de culture et de connaissances ». Je n’ai pas fini. Lorsque je dis qu’elle est élitiste le fait ne s’arrête pas là. Oh non loin de là ; figurez-vous que cette prof a une fille et qu’il y a dans la classe deux filles qui ont le même prénom qu'elle. Ainsi, par un effet de "transfert" ou de je ne sais quoi, elle est affreusement aimable avec elles à tel point qu’elle a un jour dit à l’une d'elle que si l'envie lui prenait de vouloir faire une khâgne philo, elle lui donnerait son aval & son appui! Tandis que d’autres élèves se font insulter de « pimbèche » 
Pour en revenir au début désastreux de la blonde aux cheveux fins, il s’avère qu’elle est l’une des meilleurs de la classe pas seulement en philosophie mais dans le classement général. En rendant le premier DST elle lui avoue «Vous savez, comme je vous l’ai dit, d’ordinaire les blondes comme vous sont idiotes mais vous devez certainement être une exception» depuis, elle exige qu’elle soit assise au premier rang. Pour en finir avec ce fameux « front row » la prof place tous ceux qu’elle aime bien devant elle cela la rassure pour reprendre ses propres termes. Généralement, elle fait un tour de la classe avant de faire l’appel et en déplace. Le reste dit-elle ne l’intéresse pas puisque tout le monde ne passera pas en khâgne mais que tous au moins nous aurons  eu le privilège d’avoir fait une hypokhâgne dans un prestigieux lycée.
*J’avais oublié de préciser que ses cours contrairement à d’autres sont extrêmement passionnants et instructifs, au sortir de chaque cour, nous avons une petite bibliographie non obligatoire d’œuvres qu’elle a lu par le passé & qui sont tout simplement géniales.

Nombres de devoirs : 3 à notre actif. Elle se refusait simplement à nous donner des devoirs maisons qui selon elle sont parfaitement inutiles en hypo mais qui selon mon humble avis, sont nécessaires à une vraie progression.



LETTRES : Le cours le plus désastreux, le cours où tout le monde se place volontairement au fin fond de la salle. Cette prof est tout bonnement soporifique tout comme le contenu de ses cours qu’elle ne se foule pas à faire. Eh oui, étant donné qu’elle est aussi prof au lycée & qu’elle a des terminales, nous étudions généralement les œuvres au programme les explications qui nous sont données en guise de cours sont les mêmes à quelques mots près de celles de ses lycéens. C’est sans conteste la pire prof que je n’ai jamais eu. Depuis le début, et sans que je ne fasse rien de répréhensible elle a une dent contre moi pour ne pas dire toute la mâchoire. Sérieusement, je ne participe peut être pas mais au moins, les rares fois où j’ai pris la parole c’était intelligemment a contrario de certains qui le font intempestivement. Je ne brille pas en Lettres c’est certain mais je suis plutôt fière ma dernière khôlle car j’ai eu… 11 ! Médiocre comparé à ceux ayant eu 16 mais j’estime que c’est un progrès en comparaison au 7 de départ. Enfin bref, le contenu de ses cours est rachitique il n’y a rien d’impressionnant pour une classe de lettres supérieures c’en est même contradictoire ! L’an dernier je faisais des choses beaucoup plus intéressantes et profondes. Les élèves qui dorment, terminent une khôlle, révisent, sont sur Facebook, regardent des vidéos, écoutent de la musique, textotent ou lisent un autre livre pendant son cours ne se comptent plus, elle le voit mais ne dit strictement rien. C’est franchement pitoyable. Nous avons toujours droit  à de la paraphrase, elle nous distribue des documents qu’elle lit à haute voix de son horrible ton monocorde. Si je devais résumer son cours par un seul mot je dirais «Bagne» son cours, c’est le bagne. Je ne fais que regarder l’heure pour voir si le temps passe mais comme toujours, plus vous regardez, plus il s’écoule lentement. LA solution étant devenue prendre son ordi pour échapper à son cours et faire autre chose tout en étant caché par l’écran. L’incontournable chez tout étudiant un tant soit peu malin! Bien entendu, je ne suis pas de cet avis, j’estime qu’un cours mérite d’être pleinement suivi quitte même à déborder un peu sur son horaire. A la condition qu’il soit convenablement donné.
A titre d’exemple pour ceux qui penseraient que je suis trop subjective : Auparavant, elle était en charge de l’option en khâgne. Cette charge lui a été enlevée à cause... je vous laisse deviner pourquoi... Croyez-moi, si le proviseur ou  un inspecteur assistait à son cours, il la chasserait à grands coups de pieds !


Devoirs en une année: 3 aussi. Aucun devoir maison. Elle n’en a donné qu’un seul qu’elle a réservé à ceux souhaitant faire l’option lettres l’an prochain. Ce qui signifie en d’autres termes, les autres restez nuls je n’en ai que faire !



POURQUOI CET ÉLITISME? 

La réponse semble pourtant évidente: nous sommes d'une part en hypokhâgne filière ô combien élitiste et à Paris. Selon moi, l'une des raisons majeures est que cette hypokhâgne a déjà sa réputation, elle n'a donc pas grand chose à prouver si ce n'est faire en sorte que ses élèves soient admissible à l'ENS chose rare chaque année. Fait que j'ai pu constater il y 2 semaines lors des résultats tant attendus seul 1 élève sur une cinquantaine. Les sous A ne se comptent pas, si j'ai bonne mémoire ils ont été assez nombreux. Cette hypokhâgne prétend être ouverte vouloir appliquer ce "multiculturalisme" britannique mais c'est tout le contraire la sélection se fait au quotidien et c'est franchement ça qui fait que j'en retiens un souvenir plutôt mauvais. 

vendredi 7 juin 2013

YOU CAN'T HAVE A BETTER TOMORROW IF YOU ARE ALWAYS THINKING ABOUT YESTERDAY.



Je dois avouer que j'ai honte, honte de l'attitude et de l'état d'esprit qui m'ont animé ces derniers jours. Tout au long de l'année je n'ai pas été moi-même, le climat et l'ambiance dans lequel j'étais ne me l'ont pas permis mais m'apitoyer sur mon sort, acquérir un état d'esprit défaitiste, de désespérée ne me ressemble pas, en aucun cas. Je n'ai jamais été de cette sorte; j'ai pour habitude de voir dans chaque difficulté une opportunité de rebondir, d'aller mieux de l'avant. D’ordinaire je vois toujours ne serais-ce qu'un bon côté même dans la pire des situations et là je dois avouer que je m'étonne moi même d'en arriver là. Je vais en finir avec ce sentiment de honte! La vie est faite de choix, il y a de l'extériorité dans tout l'issue finale ne dépend pas entièrement de ma bonne volonté et de mon bon vouloir, cela peut sembler fataliste je le reconnais mais il serait temps d'arrêter de nous voiler la face, à chaque fois que nous voulons quelque chose, que nous avons un souhait qui nous est cher, nous organisons tout, idéalisons tout dans notre tête, rien ne se passe jamais comme nous l'avions prévu, comme nous l'avons toujours rêvé.  La fainéantise m'a gagné peu à peu et a pris le dessus je ne travaillais que lorsque c'était nécessaire à la vue d'un DST par exemple. J'ai essayé d'y remédier du mieux que je pouvais sur ce point-là je n'éprouve aucun regret. L'année a été terriblement difficile au moment même où j'écris c'est encore pénible puisque je vois mes camarades se tortiller l'esprit parce qu'ils ne savent pas quelle option choisir pour leur khâgne tandis que moi je m'inquiète de savoir si mes équivalences me seront accordées, si la fac est ce qui me convient au mieux... Plein de doutes, d'interrogations et seul l'avenir mettra un point final à toutes ces inquiétudes. Le présent est le temps pour lequel je peux travailler, je n'ai qu'à m'y atteler. Après tout, peut être que mieux m'attends ailleurs quelque part où je n'aurai jamais pensé aller. On me demande souvent si l'hypokhâgne était à refaire le referais-tu? Malgré tout ce que je pense et en dépit de la peine que j'ai sans hésiter je dis OUI. L'hypokhâgne est une expérience unique, incroyable que de nombreuses personnes n'osent pas tenter et pourtant c'est une expérience sans égale. Rare sont ceux qui soutiennent qu'ils regrettent et qui ont l'impression d'avoir gâché un an voire deux ans de leur vie.  Je n'ai pas connu ce sentiment d'enthousiasme à l'idée d'aller en cours cette année mais l'an dernier à chaque réveil je l'avais et je peux vous affirmer qu'il n'y a rien de plus motivant. C'est également pour ça que je dis, je le répète et je le serine: ne vous aventurez pas seul dans une hypokhâgne réputée, de très bon niveau notamment à Paris c'est définitivement la plus mauvaise chose qu'il soit je l'ai fait et je m'en veux. Aussi courageux, débrouillard que vous soyez faites une prépa avec un ami avec qui vous vous entendez et avec qui vous savez que lorsque votre ratio de motivation et votre moral sera au plus bas, il sera là non pour vous réconforter mais pour vous exhorter à ne rien lâcher, de continuer de vous battre. Les mots sont forts mais dans une voie aussi compétitive il faut être prêt à se battre de toutes ses forces quitte à y laisser des armes. Sans nous mentir, les classes préparatoires aux grandes écoles préparent comme leur noms le laissent sous-entendre à des concours et seuls les meilleurs sont pris. Avoir quelqu'un de confiance sur qui compter est primordial pour ne pas dire vital en prépa. Tout comme s'entendre avec ses camarades de classe est essentiel auquel cas préparez-vous pour les moins forts à démissionner. Sérieusement, si vous vous la jouez constamment solo ça pourra marcher mais je doute que cela fonctionnera toute l'année mais pas lors de la khâgne parce que la quantité de travail y est astronomique croyez moi c'est l'expérience qui parle.
Quant à moi, l'avenir je l'espère sera meilleur. Je vais donc aller à la fac l'an prochain en L2 d'Histoire. je révèle enfin mon choix vous avez été nombreux à me poser la question, j'avais toujours été très évasive de peur de changer à nouveau d'avis. Le point positif est que ma rentrée doit être en octobre j'ai donc 3 bons mois de vacances. (OK j'en ai un peu plus tant donné que je finis mi-juin). 

THE BEST IS STILL YET TO COME.

mercredi 5 juin 2013

NO HOPE, NO JOY, NO GLORY, NO HAPPY ENDING.

IT ALL ENDS HERE. 

Parlons un peu de moi. Je ne suis pas quelqu'un de rancunier. Je peux faire face à toutes sortes d'affronts mais en ce qui concerne la nostalgie, les regrets... C'est plus fort que moi, en vouloir aux autres est quelque chose que j'ai du mal à faire mais m'en vouloir à moi-même je le fais aisément et parfois pour un rien, pour des choses qui n'en valent pas la peine. Il est vrai que j'avais maintes fois affirmé que je ne regrettais pas le choix d'avoir fait une prépa, je le maintiens toujours, en revanche, ce que je regrette le plus amèrement est d'avoir choisi cette prépa ci. Comment ai-je pu être si idiote d'avoir choisi une hypokhâgne où il y a deux classes d'hypokhâgnes et une seule khâgne? Comment ai-je pu me laisser convaincre par toutes sortes de motifs qu'elle était l’une des meilleures, qu'elle me conviendrait? Ce qui m'effraie, c'est que plus le temps passera, plus je m'en voudrais... Rien que d'y penser j'ai parfois la larme à l'œil parce que je me suis délibérément fermé un tas d'autres portes, j'ai tourné le dos à des opportunités extraordinaires! Je pense notamment à sciences po Paris que je préparais l'an dernier mais que j'ai arrêté subitement à la vue des trop nombreux bacs blancs et DST de philo. Je le regrette, j'aurai beau me répéter que "Avec le temps tu oublieras" ça ne marche pas et d’ailleurs ça ne marchera jamais. Plus facile à dire qu'à faire comme dirait l'autre. C’est affreux ce que je m'en veux. J'ai la boule au ventre et cet échec me reste en travers de la gorge quand je pense que j'ai suivi mon penchant - maudis soit-il au passage - de solitaire à aller dans une hypokhâgne où aucun de mes amis s'était inscrit, où je ne connaissais strictement personne. J'ai encore pire que ça pour me déprimer; nous avions eu la brillante idée de mettre les même prépa histoire d´être ensemble afin de pouvoir au moins avoir des personnes sur qui compter dans les moments durs et il a fallu que chacun suive sa propre voie, que chacun décide de faire son bonhomme de chemin comme ça , sans au revoir... On s’est tous jetés à corps perdu dans cet avenir qui nous charmait tant, qui nous avait promis de si belles choses, de si belles rencontres, de si belles victoires… Personnellement, je n’ai pas grand-chose de positif. Ça me déchire d’y penser mais je ne peux rien y changer, malheureusement les analepses autres que fictionnelles/romanesques n’existent pas  & ne sont nullement possibles.
Je sais et je suis persuadée dur comme fer, le roc, le granit que j’aurais pu réussir, j’aurais pu être bien classée et me démarquer du lot, mais apparemment, je n’ai pas su être à la hauteur. Peut être que je n’avais tout simplement pas le niveau…  il est vrai que la voie que j’ai choisi n’a pas été des plus simples ; élitiste et compétitive où chacun doit s’en sortir avec les « handicaps » qu’il a ; certains ont des parents profs d’autres des parents ouvriers : le fossé se creuse vite et devient parfois impossible à combler. La ville dans laquelle je fais ma prépa n’arrange rien non plus mais je m’en veux terriblement de ne pas avoir mis toutes les chances de mon côté pour réussir. J’ai du mal à voir où j’ai mal agis, qu’est ce qui a failli dans mes plans parce que sans conteste, j’ai failli. J’ai du mal à faire face à cette idée d’échec car pour dire vrai, je n’ai jamais au grand jamais supporté l’idée de perdre, la simple perspective d’échouer m’a toujours mis dans un état second et cela même lorsqu’il s’agit d’un simple jeu. J’y crois et y croyais à cet épanouissement que vous devez connaitre lors de votre année en hypokhâgne. J’étais si heureuse à l’idée de travailler comme une forcenée et ce n’est certainement pas les gens dits privilégiés qui m’intimidaient, oh que non, j’étais si déterminée, j’avais définitivement la rage de vaincre.

Aujourd’hui tout cela semble s’être envolé, plus l’année passait, plus je devenais fainéante. L’idée de travailler me révulsait. La faute à qui ? Personne je ne sais qui blâmer si ce n’est moi-même. C’est une chose qui me poursuivra toute ma vie. Le désastre qu’a été mon année d’hypokhâgne. Peut-être qu’après tout mon échec peut être explicable par le fait que je n’étais pas suffisamment entourée ou du moins, entourée des bonnes personnes. J’étais, et je suis (l’année n’est pas encore achevée) entourée (celles avec qui je m’entendais le mieux) de personnes qui se foutent éperdument de la prépa, des personnes sans ambition qui ne voient pas plus loin que le lendemain et c’est bien ça le problème ; j’ai toujours été une forcenée, une acharnée dans tout ce que j’entreprends quitte à suer, pleurer, m’écorcher (je ne suis pas non plus masochiste) lorsque je me fixe un objectif je fais tout pour l’atteindre. Je ressasse sans arrêt les choses, je me dis "Et si j'avais plutôt fait ci et si j'avais fait ça..." Dire que l'on refait le monde avec des si est l'un des plus gros mensonges qu'il soit. Les si (maudits soient-ils) vous enferment dans une spirale infernale et vous empêchent d'avancer. Pour une fois dans ma vie, je crains que la page sera douloureuse & pénible à tourner. J’ai besoin de vacances pour tenter de me pardonner cet échec, j’ai besoin d'oublier.