dimanche 4 octobre 2015

DE GRANDES ESPERANCES [suite et fin?]

D’ailleurs, où en est ma propre histoire ? Cette année j’ai décidé d’aller chercher le savoir ailleurs. Je crois que je n’aime pas le sur place et qu’il me faut sans cesse de la nouveauté. La vérité est  que - je l’ai expliqué dans l’article précédent – Je me lassais de ce que j’étudiais hormis quelques cours qui réveillaient ma curiosité et mon intérêt. Mon intérêt était comme diraient les plus complexés « exotique et torride » et ressentais de plus en plus un besoin irrépressible d’étudier l’Afrique et ce n’est surement pas à la Sorbonne que j’aurais pu réaliser cette envie.  Oui, une autre aire géographique m’appelait, je ne pouvais ignorer plus longtemps son appel, je me devais de lui répondre. Afrique terre mère, ton appel n’a pas seulement résonné au fond de mes oreilles, je l’entendais au plus profond de moi. Afrique, mon Afrique,  tu n’es pas un pays mais bel et bien un continent, ceux qui l’ignorent encore sont arriérés. Ils prétendent connaitre le monde mais t’ignorer c’est faire outrage au monde même ! ô Afrique,  continent  de tant de mystères et de richesses tu fais fantasmer, Afrique tu as fait la richesse de l’occident.  Je m’arrête là pour la prose lyrique et mets un terme au suspens, cette année je suis à L’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales). C’est, je pense le meilleur établissement supérieur pour mener de telles études.
Organisation des cours : je tiens néanmoins à vous donner un bref aperçu du déroulement des cours et des emplois du temps qui a ma surprise ne sont pas chargés du tout. On trouvera bien du travail personnel à faire me direz-vous… Je dois avoir environ 15 à 20h de cours mais tous ne sont pas obligatoires. Grand étonnement, il n’y pas de CM mais uniquement des TD qui peuvent durer une heure à deux heures. Certains ont une durée de une heure et demi mais les professeurs, pour la grande majorité ne s’y tiennent pas, en effet, ils y ajoutent trente minutes. Ce qui me plait spécifiquement est le fait que les étudiants du département Afrique peuvent assister à tous les cours aussi bien de L1-L2-L3, un autre cours a également attiré mon attention; Cinémas d'Afrique où bien évidemment nous regardons des extraits de films mais analysons le contexte historique, le but du réalisateur ect.. 
J'avais pourtant envisagé de redoubler afin de rattraper les UE que je n'ai pas obtenu l'an dernier mais en y réfléchissant bien, en regardant les cours proposés à la Sorbonne, j'en ai  conclu qu'il était très, très probable qu'un scénario semblable à celui de l'an passé se répète et que par dépit je ne suive ni ne travaille. Pourquoi ne pas m'être inscrite à la Sorbonne en parallèle de l'INALCO? J'y ai également pensé mais inutile cette idée s'est avérée, l'épilogue, je le connais d'avance.


Ceci étant dit, je pense très fortement qu cette année sera ma dernière dans l’enseignement supérieur, quatre ans déjà que j’ai débuté mes aventures post-bac, quatre ans que je me cherche. C’en est assez ! Je finirai bien par me trouver mais ailleurs et au bout du monde s’il le faut. Si plus tard, l’envie me prend, ou que l’évidente vérité se présente à moi, je ne fuirai pas ni ne changerai de trajectoire mais l’accueillerai à bras grands ouverts.

JE NE PERDS JAMAIS; SOIT JE GAGNE, SOIT J'APPRENDS. *Mandela

 "Il n'existe pas d'histoire, seulement des points de vues..."

Citation lourde de sens et de conséquences, elle peut tout aussi bien déranger mais elle n’est qu’une amère vérité. Je l’ai compris au terme de mes deux années d’Histoire. Je ne passerai pas par de longues digressions. 
Où est le problème ? L’européocentrisme de l’Histoire – telle qu’elle est enseignée en France – Il n’y a pas besoin d’atteindre le Supérieur pour le constater, je vous invite à ouvrir tout manuel de l’enseignement secondaire. Certaines mauvaises langues me diront «nous vivons en France, nous n’allons tout de même pas enseigner l’Histoire telle qu’elle peut nous être défavorable» Favorable ou non, j’ai compris une chose capitale : l’Histoire est une simple question de point de vues. En France, quand bien même ils diffèrent, il faut absolument qu’ils se recoupent. C ‘est une nécessité.  Je vais être beaucoup plus explicite. La première Guerre Mondiale – événement de taille dans l’Histoire de l’humanité – m’a toujours été enseignée différemment : par exemple, je suivais au second semestre un enseignement intitulé Défense, états, sociétés et nations de 1815 à nos jours, et qui comme son nom l’indique est un cours d’histoire militaire française dans lequel vous imaginez bien que cette première Guerre Mondiale occupe une place de choix. Eh bien, pendant ces quatre derniers mois il a surtout été question de missiles, d’organisation stratégique, de troupes et j’en passe pour vous épargner. A aucun moment les enseignants chargés de ce cours n’ont consacré ne serait-ce qu’une infime sous partie à tous les contingents étrangers à savoir les pays constituants les empires coloniaux français et anglais auxquels on a fait appel durant le conflit . Comment oublier, ou plutôt passer sous silence ce fait, surtout lorsque l’on sait aujourd’hui ô combien ces hommes ont tenu un rôle sans précédent dans le déroulement de la guerre, véritables soldats qui ont valeureusement combattu sous le drapeau de la métropole ! De fait, je ne comprends pas l’intérêt de nous parler des heures durant de l’organisation de l’armée française si c’est pour en fin de compte noyer des éléments qui ont toute leur place dans le raisonnement. Il apparait donc clairement  que dès lors que certains éléments deviennent dérangeants pour cette grande armée française, ou pour la réputation militaire occidentale, on les supprime sans ménagement. Le problème ? Vous ne parvenez toujours pas à le voir ? Il est pourtant très clair, à mon sens, lorsque l’on utilise le terme Guerre Mondiale – j’insiste tout particulièrement sur l’importance du dernier terme – cela signifie sans ambiguïté que la guerre a impliqué une multitude de pays et non seulement le continent européen ! Le conflit a presque été général. En somme, ce que je déplore est que l’on fait de cette première  Guerre Mondiale un conflit purement européen et non mondial. Or nombre d’entre vous savent pertinemment que les puissances occidentales ont très généreusement ponctionnées leurs empires afin de disposer du plus grand nombre de soldats pour pouvoir palier cette « pénurie » d’hommes européens.


                 J’en profite également pour déplorer le manque de diversité dans le choix des enseignements qui nous sont proposés. J’aurais aimé que certains d’entre eux portent sur les grands empires africains, sur la dynastie mongole, les grandes dynasties chinoises, le contact entre les empires africains et l’Islam, l’Histoire du colonialisme, du panafricanisme (j’ose citer ce dernier car au mois de juin si ma mémoire est bonne une conférence avait eu lieu à la Sorbonne même avec des intervenants de qualité.) Tout n’est qu’européocentrisme : les guerres mondiales, la guerre de Cent ans, les royautés européennes. Personnellement, j’en ai bien plus que la nausée depuis que nous sommes en élémentaire, on nous rabâche sans cesse les mêmes thématiques et ça a pourtant l’aplomb de tenir de grands discours ventant et encourageant l’ouverture sur le monde ! Non sens le plus total ! Pardonnez-moi mais on ne peut promouvoir la diversité et tous ses bienfaits mais en coulisse appeler à la préservation de l’Histoire et surtout veiller à ce que le rôle du Bon, du courageux, du Fort ne change jamais de camps. Ce n’est là que mon avis, mais il explique assez brièvement pourquoi l’université n’a plus aucun attrait pour moi. J’ai des thématiques qui me tiennent à cœur, que j’ai d’ailleurs pu découvrir, je l’avoue par le biais de bibliographies connexes. Malheureusement, rien en France, ne propose de les étudier avant le niveau Master et comme vous le savez, pas de Master sans Licence. Je n’abandonne pas, il existe des voies alternatives et je compte bien les explorer. 

samedi 13 juin 2015

AU TOURNANT DE MA VIE

Nombreuses sont les personnes qui me demandaient « à quand un nouveau post ? » Je tiens à les remercier de leur soutien ainsi que tous les autres lecteurs du blog. J’ai été extrêmement longue mais ce n’est pas faute de ne pas y avoir pensé, j’y pensais constamment mais je n’y arrivais pas car je bloquais par peur de me répéter, de reprendre des thématiques déjà abordées dans lesquelles j’ai exploré toutes les dimensions possibles. De plus, écrire pour vous dire qu’en fin de compte la fac a eu raison de moi, que mon tout premier sentiment par rapport à cette institution était le bon ; que je ne m’y trouve plus, que je ne m’y trouve pas et pire encore, qu’en vérité je ne m’y suis jamais réellement trouvée. Epouvante perspective. Hélas, j’aurais beau fuir, courir aussi loin et aussi vite que je le peux, l’éclatante vérité, elle, finirait bien par me rattraper et me faire tomber. La vérité est que je ne sais pas comment envisager la suite car une suite il y en aura bien une mais je ne parviens pas à la concevoir, tout n’est que désenchantement et poursuite du vent. La faute à qui ou à quoi ? Je ne saurais pas non plus y répondre mais pour autant je ne m’apitoie pas sur mon sort car cela, nombre d’entre vous le savent, ne me ressemble pas. On me dira simplement qu’il n’est pas encore trop tard et que ma prise de conscience post hypokhâgne était la bonne, que j’aurais dû mettre un terme à mes études supérieures au lieu de me leurrer… mais – il faut toujours un mais – je ne peux considérer pleinement cette option. En tout cas, pour le moment.


« Entre prendre conscience et accepter il y a parfois un abyme. Je l’ai découvert à mes dépens. Tellement l’envie de ne pas se noyer est puissante, vous nagez à contre-courant afin de ne pas sombrer. Mais en réalité, vous vous enfoncez dans des profondeurs abyssales et le souffle vient inévitablement à vous manquer.»

La prise de conscience n’est pas nouvelle, elle date de deux ans. Deux ans ? Deux ans ! Oui, 730 jours. Je les revoie défiler tous ces matins où le réveil sonne, tous ces devoirs rendus en retard, quand rendus ils étaient. Ces heures à rêvasser, imaginez un avenir « meilleur » ces heures passées à la BIS à lire des ouvrages aussi bien stimulants qu’inintéressants pour certains. La vérité est quasi indicible pour moi car lorsque vous vous avouez quelque chose, vous ne pouvez plus l’ignorer, la feinte n’existe plus. J’ai totalement négligé mon année pour me consacrer à d’autres choses ce qui m’a immanquablement desservie. Les rattrapages ? Je ne compte pas même m’y présenter car j’estime que ce n’est pas en une semaine ou deux que l’on rattrape un semestre entier. Le cœur n’y est plus et je suis déchirée par l’envie de changer de filière ou redoubler car je n’aime pas laisser les choses inachevées. Pourtant, j’ai toujours considéré cette dernière alternative comme étant inacceptable pour moi. La peur de décevoir mon entourage a grandement forgé la révulsion que j’ai du redoublement, la honte personnelle, le sentiment de faiblesse, d’échec aussi. Certaines personnes avec qui j’ai pu évoquer cette option m’ont clairement et à juste titre rappelé qu’en aucun cas le redoublement n’est synonyme de honte ni même d’échec. Bien que je n’y croie qu’à moitié, mon avis n’est pas encore totalement fixé. Je ne cache plus que l’enthousiasme débordant dont je faisais preuve au début de l’année et que j’ai partagé avec vous a disparu, tel un nuage de fumée. Etait-ce qu’un mirage ? Si tel était le cas, il m’a fait miroiter des montagnes de réussites qui pour le moment semblent hors de ma portée, si bien sûr, leur existence est avérée. L’élément déclencheur ? Il n’y en a pas qu’un seul, mais plusieurs qui s’additionnaient depuis février voire janvier. J’étais encore trop effrayée, je ne voulais tout bonnement pas voir. Non seulement j’ai fermé les yeux mais j’ai ajouté un masque sur ces paupières closes. Mes chances d’avancer dans la bonne direction étaient nulles. Malgré tout, je pense qu’il est tout à fait normal de douter et d’être terrifié à l’idée de ne pas savoir où la vie va nous mener toutefois, je ne dis pas cela pour justifier ma médiocrité ni mon incapacité à parvenir à trouver ma voie, je sais et je suis sure que je finirai par la trouver j’ai simplement besoin de plus de temps. Du Temps. Parfois, je me surprends à penser que du temps, j’en ai trop gâché, je l’ai regardé me filer entre les doigts sans même réagir. Ce temps dans lequel je mise tout se joue de moi ; il passe à une allure exubérante, tel un train grande vitesse et moi, je suis là, stupidement ébahie, je le regarde s’en aller sans rien faire pour l’attraper ni même le rattraper. Du temps j’ai peur, car il peut tout aussi bien finir par me manquer. Peut-être en ai-je suffisamment eu mais je n’ai pas été capable de l’apprécier à sa juste valeur, après tout, diront certains deux années ne sont pas une période négligeable. 
Tout bien considéré, peut-être que s’arrêter pour prendre de la hauteur et avoir un jugement beaucoup plus pondéré sur les événements est ce dont j’ai besoin. Il est tout à fait normal que je m’arrête, que je lâche prise un temps, que je me pose les bonnes questions afin de me préparer au mieux au long périple qui m’attend. Oui, il est tout à fait normal de s’arrêter tant que l’on a la ferme intention de se relever, de se tenir debout avec courage et d’être fort, plus fort que jamais, de recommencer et d’affronter la vie et ses péripéties avec une détermination stupéfiante. J’ai également appris de la vie que l’important n’est pas d’arriver le plus vite possible mais de marcher et surtout de trébucher car cela nous oblige à nous remettre en question. Pour ma part, j’estime que j’ai énormément trébuché, j’ai emprunté moult routes sinueuses qui m’ont défoncé les pieds et que l’heure est venue pour moi de me relever.

« Je descends de ma scelle. Il n’est pas question d’abandon. Je n’abandonne pas la course, simplement je change de monture. »


Accepter ? C’est récent mais cela devenait de plus en plus nécessaire, en effet, on ne peut prétendre vouloir arriver le plus rapidement possible en rampant. Alors non, je ne raccroche pas les gants, je me suis toujours battue même lorsque tout était contre moi. Je n’abandonne pas. Je suis essoufflée mais pas à bout de souffle. Il est vrai et je l’avoue j’ai parfois l’horrible sensation d’avoir tout essayé, d’avoir tout donné mais c’est le désespoir qui parle et non mon moi véritable. Non, je n’abandonne pas car lorsque l’on se bat, on se bat jusqu’à ce qu’on n’en peut plus, que votre corps tout entier vous dit STOPjusqu’à ce que vous n’ayez plus aucune force. Moi, j’ai juste besoin de retrouver cette force qui sommeille en MOI.


Un proverbe Gabonais dit  que « Le fleuve fait des détours parce que personne ne lui montre le chemin » j’aime à y croire et penser qu’il en va de même pour moi.